les inégalités de genre dans l'accès à la formation professionnelle
La dernière grande étude à ce sujet date de 2020.
Il est vraisemblable qu'elle conserve toute sa pertinence.
Les inégalités de genre dans l'accès à la formation professionnelle reflètent celles observées dans le monde du travail.
les enjeux majeurs des inégalités d'accès à la formation
Les inégalités de genre sur le marché du travail sont régulièrement mises en lumière et médiatisées.
Les inégalités d'accès à la formation représentent également un enjeu majeur.
Cela mérite une attention soutenue.
En cette journée internationale des droits des femmes, MaFormation propose un bilan détaillé de la situation.
une étude basée sur des données factuelles
Pour dresser un état des lieux exhaustif des disparités entre les femmes et les hommes dans l'accès à la formation, il est important de se baser sur des données factuelles.
La dernière enquête significative à ce sujet, intitulée “La formation professionnelle continue – Une autre facette des inégalités femmes-hommes”, a été publiée le 28 juillet 2020 par la Dares.
Tout laisse à penser qu'elle est encore d'actualité.
Pour réaliser cette étude, la Dares s'est appuyée sur l'enquête Formation et qualification professionnelle (FQP) réalisée par l'Insee en 2014-2015.
Cette enquête portait sur 27 000 personnes vivant en France métropolitaine âgées de 18 à 65 ans.
un taux de formation inférieur à celui des hommes dans presque tous les secteurs
Les femmes sont moins nombreuses à se former.
Cette tendance est observable dans presque tous les domaines d'activité.
Une exception notable est le secteur de l'immobilier, où elles devancent leurs collègues masculins.
La différence entre les genres semble minime au premier abord (61% pour les hommes et 59% pour les femmes).
Cela pourrait donner l'impression d'une relative égalité d'accès à la formation.
une répartition sectorielle inégale
Cette disparité s'explique en partie par la surreprésentation des femmes dans certains secteurs.
Des domaines comme le secrétariat ou l'administration offrent un accès facilité aux opportunités de formation continue.
Dans des secteurs comme la santé, où la présence féminine est élevée, les formations sont souvent obligatoires.
des inégalités marquées dans les secteurs masculins
Les inégalités de genre sont plus prononcées dans les secteurs traditionnellement masculins.
Par exemple, dans l'industrie, 67% des hommes se forment contre 51% des femmes.
De même, dans l'agriculture, 57% des hommes bénéficient de formations contre seulement 34% des femmes.
les femmes se forment moins longtemps que leurs homologues masculins
Les femmes participent moins souvent à des formations.
Lorsqu'elles le font, la durée de leur formation est généralement plus courte.
40% des hommes ont suivi une session de formation de 18 heures ou plus, soit un minimum de 3 jours.
En comparaison, seulement 32% des femmes ont bénéficié de formations de cette durée.
la situation des femmes célibataires
Les femmes célibataires participent plus régulièrement à des formations de longue durée.
Cette tendance n'est pas observée chez les hommes seuls.
Une explication plausible pourrait être une disponibilité accrue des femmes en raison d'une diminution des charges domestiques.
les charges domestiques inégales
Les charges domestiques restent loin d'être équitables.
L'Observatoire des Inégalités constate que les femmes passent 1h26 de plus par jour aux tâches domestiques que les hommes.
la maternité, un frein à la formation professionnelle continue
L'étude constate que la période postnatale est peu favorable aux formations.
Deux ans après une naissance, seules 16% des mères ont suivi au moins une formation de 18 heures ou plus, contre 21% des pères.
Cet écart se creuse davantage lorsque les femmes prennent un congé parental.
Le temps consacré aux soins de l'enfant, en plus des tâches domestiques, constitue un obstacle majeur à la montée en compétences des salariées.
l'évolution des mentalités et des politiques
Une évolution progressive des mentalités pourrait réduire cette inégalité.
Des décisions politiques, comme l'allongement du congé paternité à 28 jours depuis le 1er juillet 2021, sont des exemples de mesures susceptibles d'améliorer la situation.
une inégalité qui s'accentue pour les femmes les moins diplômées
Les femmes ayant un faible niveau d'études se forment moins souvent.
Cette tendance est particulièrement marquée pour celles qui ne possèdent pas le bac ou qui ont un bac professionnel.
Les femmes de ces catégories suivent moins de formations que leurs homologues masculins.
une tendance inverse pour les diplômées de niveau bac+2
Les femmes ayant un diplôme de niveau bac+2 se forment plus que les hommes.
Il existe une corrélation positive entre le niveau d'éducation et la participation aux actions de formation.
Cela montre que plus le niveau d'éducation des femmes est élevé, plus elles sont enclines à se former.
des obstacles qui freinent la motivation
Les femmes expriment plus souvent leur volonté de se former pour progresser dans leur carrière.
Cependant, certains obstacles freinent leur évolution professionnelle.
les freins communs à la formation
Les répondants des deux sexes mentionnent plusieurs facteurs.
Parmi les plus courants, on retrouve :
- le manque de temps
- des horaires inadaptés
- la distance
- des problèmes de santé
l'impact potentiel de la formation en ligne
La prochaine étude de la Dares pourrait évaluer les avancées en matière d'inclusion.
Le développement de la formation en ligne ces dernières années pourrait avoir atténué certains de ces obstacles.
Cela pourrait promouvoir une plus grande accessibilité à la formation pour tous.